Nous sommes ici, travailleurs, salariés, manifestants, parce que nous sommes syndicalistes.

Nous sommes ici, parce que nous croyons à la force collective du salariat pour défendre ce qui fait la condition des travailleurs : le salaire !

Nous sommes ici, parce que la valeur travail, sa reconnaissance, c’est sa rémunération effective, c’est le salaire qui doit permettre à toutes et tous de vivre dignement de son travail.

Nous sommes ici, parce que nous n’acceptons pas que trop nombreux soient ceux qui malgré le travail accompli, ou parce qu’ils n’ont plus d’emploi, ou parce qu’ils sont retraités, ont tout juste de quoi se loger, ont à peine de quoi se chauffer, se déplacer, ont du mal à se nourrir correctement, sainement.

 

Sur le SMIC, nous ne nous satisfaisons pas que le gouvernement se réfugie derrière un soi-disant groupe d’experts qui, en douze années d’existence, a toujours répété la même antienne, opposant le salaire à l’emploi !

Des experts auprès du gouvernement opposent le salaire à l’emploi… qu’ils fassent un stage en immersion d’une année de vie au SMIC !

On verra alors s’ils trouvent toujours que le SMIC est trop élevé.

Gel de l’indice de rémunération dans la Fonction publique. Les agents, nombreux, de catégorie C, de catégorie B démarrent au SMIC et restent toute leur carrière à peine au-dessus du SMIC. Comment s’étonner que l’on recrute difficilement, que l’on peine à garder les fonctionnaires sur leurs emplois dont la noblesse est pourtant de servir la Fonction publique et le service public, de servir la République !

Le salaire n’est pas l’ennemi de l’emploi ! L’ennemi de l’emploi, ce sont les marchés financiers déconnectés de l’économie réelle, la spéculation financière, l’évasion fiscale et les dividendes versés sans vergogne, c’est la course à la compétitivité dans un contexte de mondialisation sans entrave aucune que ce soit sociale ou environnementale.

Nous sommes ici, parce que nous portons la revendication majeure de la redistribution des richesses par les salaires dans leur entièreté.

Les retraites. Nous avons mis en échec le système universel par points, un système dont le but était de réduire le niveau des pensions et de repousser le moment de pouvoir enfin jouir d’un repos mérité.

La réponse c’est la garantie pour les jeunes d’accès à un emploi pérenne à temps plein, la sortie des emplois scotchés au SMIC, à temps partiel et en contrat précaire que subissent trop souvent les femmes, le maintien dans l’emploi des seniors.

Si nous croyons à la force de la négociation collective pour faire progresser les droits des salariés, pour obtenir la progression des salaires, nous croyons à la force de la manifestation, à la force de la grève quand elle est nécessaire !

C’est là, la force collective du syndicalisme, c’est là, la force collective du salariat.

Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous, syndicats, étions là hier et voulons affirmer que nous, syndicats, travailleurs, salariés seront là demain pour faire valoir et faire progresser les droits des travailleurs pour la justice sociale !

Mobilisation nationale interprofessionnelle du 27 janvier 2022 – Discours du Secrétaire général FO