FO, par son syndicat des personnels de direction des établissements ID-FO, a reçu et transmis ce courrier aux responsables de l’administration de l’Education nationale et sera force de soutien pour faire avancer les revendications de ces personnels :

 

“Nous tenons.

Nous ne savons pas combien de temps nous allons tenir mais nous tenons. 

Nous sommes un corps. Le corps des per dir. Nous ne savons pas combien de temps encore notre corps va tenir. Nous ne savons pas combien de temps nos corps vont tenir.

Nous ne dormons plus. Nous mangeons quand nous le pouvons. Chaque matin nous sommes à 7h dans nos établissements. 

Nous tenons.

Nous portons. 

Nous supportons. Les ordres. Les contre-ordres. Les calendriers contraints. La vie personnelle restreinte.

Nous reportons. La tenue des instances. Les projets. Les entretiens. Les réunions. Les ambitions.

Nous tenons.

Nous retenons. La colère des personnels. Le désarroi de nos collaborateurs. L’agressivité des usagers.

Nous retenons. Nos larmes de fatigue. Notre exaspération d’être si peu considérés. Notre rage de ne plus accomplir les missions qui sont les nôtres.

Nous sommes un corps. Le corps des per dir. Nous ne savons pas combien de temps encore notre corps va tenir. 

Nous sommes un corps qui dirige. Nous sommes des femmes et des hommes liges, celles et ceux qui croient à des valeurs plus grandes que nous, plus larges que nos épaules, des valeurs républicaines que nous persistons à vouloir incarner, dans notre chair, avec toute notre détermination et toute notre volonté.

Nous tenons.

Nous détenons. Des compétences de management. Des capacités de résilience et de compliance. Une volonté si forte d’être utiles là où nous sommes, d’accompagner les élèves qui nous sont confiés, de leur permettre de grandir et de réussir.

Nous gérons. Les professeurs et les AED absents, les récriminations des parents, les bagarres entre élèves, le mal-être des professeurs, les injonctions paradoxales, les courriels urgents à traiter en quelques heures. 

Oui, pour l’instant, nous traitons les urgences, nous maltraitons nos personnels comme nous sommes maltraités, nous remplaçons les assistantes sociales, les infirmières, les secrétaires, tous les personnels qui nous manquent et qui manquent aux élèves, en face de nous ces carences immenses qu’il s’agit de combler.

Nous tenons, Madame la Rectrice, et ce sont des femmes et des hommes encore debout qui s’adressent à vous aujourd’hui.

Nous tenons.

Désormais la seule question qui vaille est : combien de temps allons-nous tenir ? “