Le secrétaire général de Force Ouvrière, Yves Verrier, évoque les conséquences de la crise sanitaire, dans l’Obs du 11 avril.

Mettre l’économie au centre de nos sociétés les rend fragiles.

La crise aura d’abord révélé que nos sociétés modernes ne sont pas à l’abri et qu’il nous faut revoir la
façon dont on considère nos politiques de santé, en les considérant non pas à travers un prisme
économique, mais humanitaire.

Il faut soigner « quoi qu’il en coûte », c’est certain, mais en permanence, et non pas seulement le temps d’une crise. Cela implique de revenir sur les choix politiques de ces trente dernières années obsédées par le coût budgétaire de la santé et la transformant en bien de consommation.

La santé, c’est un bien public, ce n’est pas un marché.

Nous voyons bien qu’il est impossible de faire face à la crise sanitaire sans mobiliser l’ensemble des
services publics.

On s’aperçoit aussi de l’importance des femmes de ménages, des gardes d’enfants, de personnes âgées
ou handicapées, tous ces services à la personne… Sans eux, sans cette aide, payée au smic et à temps
partiel, les jeunes cadres dynamiques ne peuvent pas exercer leurs professions aux rémunérations bien
plus élevées. Ce sont des métiers indispensables – et nous le disions bien avant la crise sanitaire – qui
ont plus d’importance, par exemple, qu’un trader sur les marchés financiers.

Après la crise, exigeons le progrès… social !

On a créé l’OIT après la Première Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on a bâti la Sécurité sociale. J’espère qu’au lendemain de cette crise, on reviendra à d’autres considérations que les seules considérations économiques et financières. Il n’y a pas de raison d’arrêter le progrès social.

 

Interview intégrale en PJ ci-dessous.

Annexe 2 – Circ. n° 104-2020 – L’Obs 11-04-2020-Yves Veyrier